Le 8 mars arrive et, telle une horloge bien cadrée, les entreprises se précipitent pour publier des hommages sur les réseaux sociaux. Fleurs et chocolats au bureau, messages de motivation et discours émouvants sur l'importance des femmes au travail. Mais une fois la date passée, qu'est-ce qui change vraiment ? Les inégalités salariales persistent, les obstacles à la promotion demeurent et le harcèlement persiste comme un fantôme que beaucoup préfèrent ignorer. La question est cruciale : où sommes-nous dans l'erreur ?
La fausse illusion du progrès
Les chiffres semblent même encourageants. Le nombre de femmes occupant des postes de direction a augmenté à l'échelle mondiale. En 2023, elles occupaient 321 postes à responsabilité, selon le cabinet de conseil Grant Thornton. Au Brésil, la représentation des femmes dans les entreprises a progressé, mais encore lentement. Les statistiques peuvent être trompeuses, car à y regarder de plus près, on se rend compte que la plupart de ces femmes travaillent dans des domaines comme les RH et le marketing, loin des centres de pouvoir financier et stratégique. Le sommet de la pyramide des entreprises reste un bastion masculin.
Un autre mythe ? La croyance selon laquelle il suffit d'offrir une opportunité pour tout résoudre. Ce n'est pas si simple. Les préjugés inconscients jouent un rôle. Des études montrent que, face à des CV identiques, les managers ont encore tendance à choisir des hommes pour des postes de direction. Et lorsqu'ils choisissent une femme, elle doit prouver trois fois plus qu'elle mérite le poste.
Les liens invisibles
On parle beaucoup du choix des femmes de concilier carrière et famille, mais on parle peu du fait que cet équilibre est un luxe réservé à quelques-uns. Travailler deux, voire trois fois par jour est une réalité qui freine de nombreux professionnels. Le marché ne comprend toujours pas que la flexibilité n'est pas un avantage, mais une nécessité.
De plus, le harcèlement moral et sexuel demeure un obstacle majeur. Malgré les progrès en matière de signalement et de sanctions, une culture du silence prévaut toujours. Combien de femmes hésitent à dénoncer un patron abusif par crainte de représailles ou de perte d'emploi ? Sans changements structurels, nous continuons à tourner en rond.
Ce qui doit vraiment changer
Nous avons atteint le point central : comment renverser la situation dans ce jeu ? Certains changements sont évidents, mais nécessitent un réel engagement de la part de tous. Premièrement, transparence des salairesLes entreprises qui divulguent les salaires de leurs employés réduisent l'écart salarial entre les hommes et les femmes. Deuxièmement : programmes de mentorat axée sur les femmes, en particulier dans les régions où elles sont encore minoritaires. Troisièmement, congé parental égal:Tant que s’occuper des enfants sera considéré comme un « travail de mère », les femmes continueront d’être pénalisées dans leur carrière.
Et enfin, mais pas des moindres, hommes alliés. L’égalité des sexes n’est pas une question de femmes, mais un défi commercial et économiqueIl ne s’agit pas de « donner de l’espace », mais de reconnaître que sans diversité, les entreprises perdent en innovation et en compétitivité.
Le 8 mars peut être bien plus qu'une journée de belles publications et de clichés d'entreprise. C'est un moment de véritable réflexion, d'engagement et d'action. Envie de rendre hommage aux femmes de votre entreprise ? Commencez par vous assurer qu’ils ont une voix, des opportunités et du respect chaque jour de l’année.. Sinon, il vaut mieux ne pas acheter les fleurs.