«Plus de productivité, de créativité et de gestion du temps.» Ce sont les trois points soulignés par le COO (directeur des opérations) de Bindflow, Jeferson Passos, concernant l'utilisation de l'intelligence artificielle au travail. Des exemples d'amélioration des performances en milieu professionnel commencent par le secteur de la sélection des CV. L'IA peut sélectionner environ 100 candidatures correspondant au profil souhaité, en moitié moins de temps, voire moins, avec des candidats plus adaptés au poste, dès la première étape de ce processus. Un autre exemple est l'utilisation de chatbots (conversations automatiques), pour la résolution rapide des questions financières et administratives quotidiennes, jusqu'à la création d'un code de programmation.
« Même avec toute cette agilité, il est toujours nécessaire de vérifier les informations fournies par l'intelligence artificielle. Cette précision est liée à notre capacité à fournir des informations et un contexte afin que l'IA nous donne les meilleures alternatives », détaille Passos. « Il ne s'agit pas simplement de copier-coller, mais de poursuivre le dialogue avec le système, en fournissant de nouvelles exigences, en affinant le format et en analysant ce qui fonctionne réellement pour la demande. »
Bindflow a récemment fait l’expérience de l’IA lorsqu’un produit IoT (Internet des Objets) devait calculer la distance et la position d’un objet en utilisant la triangulation d’antennes, uniquement à partir de la puissance du signal. Les développeurs ont utilisé une formule fournie par ChatGPT dans un langage de programmation, qui a fonctionné avec précision après avoir été testée. « Nous aurions pu faire une interpolation de données, car nous avons le savoir-faire, cependant, cela aurait pris plus de temps. »
IA vs Humains
Un autre débat récurrent concernant l’utilisation de cette technologie porte sur la relation entre les robots et les humains et une possible atteinte au processus créatif, les utilisateurs se nourrissant des mêmes informations et répétant ainsi leurs tâches avec de légers ajustements pour les différencier. Cependant, le COO de Bindflow défend deux points en faveur de l’humanisation de l’IA. « Chaque prompt (la description qui détermine la commande de la tâche) est soumis à un contrôle humain, tout comme le filtrage des informations fournies », détaille-t-il. « Il ne s’agit pas de copier-coller, il est nécessaire d’analyser les résultats », conclut-il.
Concernant la question de la créativité, Passos estime que, contrairement à ce que beaucoup affirment, l'utilisation de l'intelligence artificielle peut même la stimuler, dans la mesure où « il faut comprendre cette réponse et lui donner plus de contexte, auquel cas je peux être d'accord ou non. Dans ce processus de dialogue, la créativité a tendance à s'épanouir au lieu de rester stagnante. Notre expérience améliore notre créativité », soutient-il.
Sécurité des données
La principale recommandation est de ne pas considérer les outils d'IA comme « gratuits », car même ceux qui se présentent ainsi peuvent tirer profit des données lorsque nous nous connectons pour utiliser le système, mettant ainsi en péril la confidentialité des informations que nous enregistrons pour accéder au service.
« Avant d'installer un système d'IA dans une entreprise, il faut examiner la qualité de ses données et qui a accès », alerte le COO de Bindflow. L'entreprise utilise cette ressource pour les tâches suivantes : back-office (départements administratifs d'une entreprise ou départements ayant peu ou pas de contact avec les clients) ; production de contenu, en marketing interne, création de publications pour les réseaux sociaux, ainsi que pour les tâches répétitives et le processus de recrutement.
Un seul employé ?
D'après Passos, il existe les soi-disant « gourous de l'IA » qui prévoient, dans un avenir proche, l'émergence d'unicornes (startups valorisées par le marché à partir d'un milliard de dollars) ne comptant qu'un seul employé. « Ce modèle n'existera peut-être que dans certaines industries, car il s'agit de nombreuses entreprises qui reposent exclusivement sur l'IA. Mais le processus des relations d'affaires est humanisé, il nécessite une relation, basée sur la recommandation, la confiance, même de la part d'entreprises solides, qui apportent leur confiance, l'utilisation de leurs produits, grâce à l'historique des personnes », ajoute-t-il.
