Meta, la société mère de WhatsApp, Instagram, Threads et Facebook, a annoncé la fin de son programme de vérification des faits aux États-Unis, qui sera remplacé par un système de « Community Ratings ».
Avec cela, et à l'instar de la plateforme X d'Elon Musk, les grandes entreprises technologiques attribuent la responsabilité de vérifier le contenu aux utilisateurs, qui doivent évaluer les publications, signaler les fausses informations et apporter des corrections.
Le changement du protocole de vérification, qui, depuis 2006, était réalisé par des agences professionnelles, a été justifié par l'entreprise dans un communiqué officiel, ce mardi (7).
Selon Patricia Peck, PDG de Peck Advogados, référence en droit numérique depuis 20 ans au Brésil, le « retour aux sources » prôné par Mark Zuckenberg ne peut être dénué de toute responsabilité.
« En plus de démontrer l’alignement avec la nouvelle administration américaine, la déclaration présentée par Zuckenberg montre clairement que cette même compréhension doit être reflétée dans d’autres pays. « Il faut veiller à ce que les pressions politiques ne contreviennent pas aux lois en vigueur et ne compromettent pas la souveraineté d’autres États », dit-il.
Au Brésil, par exemple, il existe une prévision constitutionnelle du droit à la liberté d'expression, mais celle-ci doit être harmonisée avec d'autres, comme la souveraineté nationale, la vie privée et la responsabilité civile et pénale en cas d'excès éventuels. Dans ce sens, Peck souligne les risques d'une polarisation accrue et de la diffusion de contenus préjugés et criminels.
« De plus, il existe un risque que les notes communautaires soient utilisées artificiellement pour favoriser ou nuire à tout positionnement politique, idéologique ou autre », explique-t-il.
Avec le retour du procès du Civil Rights Framework for the Internet, prévu pour le premier semestre 2025, le sujet pourrait être discuté par les ministres du Tribunal fédéral suprême (STF).
« En règle générale, les entreprises doivent se conformer aux lois et aux décisions de justice brésiliennes en vigueur, quel que soit le modèle adopté par les sociétés dans leur pays d’origine. Si l’on considère qu’il existe un volume important de suppressions qui ne seront plus supprimées de manière proactive des réseaux, on a tendance à voir une augmentation des poursuites pour suppression de contenu », conclut Peck.